Réseau de Hartig

Réseau d'hyphes à croissance interne
Réseau de Hartig.

Le réseau de Hartig est un réseau d'hyphes qui s'étend à l'intérieur de la racine et dont la croissance s'effectue dans les espaces intercellulaires entre l'épiderme et le cortex des plantes ectomycorhiziennes.

Description

Le réseau de Hartig porte le nom de Theodor Hartig, un biologiste forestier et botaniste allemand du XIXe siècle[1],[2],[3]. Hartig a publié des travaux de recherche en 1842 sur l'anatomie de l'interface entre les champignons ectomycorhiziens et les racines des arbres[4]. C'est sur la base de ces travaux sur les mycorhizes de pin qui se développent autour de la paroi épidermique de la racine et à l'intérieur de celle-ci autour des cellules corticales, qu'il décrit en 1851 ce réseau[5].

Schéma d'un réseau de Hartig autour des cellules.

Le réseau de Hartig correspond à une réticulation d'hyphes s'étendant autour de la racine et surtout à l'intérieur de celle-ci, dans les espaces situés entre les cellules mais sans entrer dans la cellule[6]. Plutôt qu'un développement linéaire, la croissance hyphale s'effectue selon un motif multiramifié entourant les cellules[5]. Cette multiramification augmente ainsi les surfaces d'échanges de nutriments entre les mycètes et la plante hôte[7]. Le réseau de Hartig est l'une des trois principales structures requises pour que les racines ectomycorhiziennes se forment dans le cadre de la symbiose ectomycorhizienne avec l'arbre ou la plante hôte[8].

Étant un site d'échanges nutritionnels, le réseau de Hartig fournit des éléments chimiques nécessaires à la croissance des plantes, tels que le potassium[9], et fournit des composés, tels que le nitrate[10], utilisés en combinaison avec la symbiose ectomycorhizienne pour les cultures agricoles, ainsi que certains types de lichens[11]. Une partie de son rôle dans les interactions mutualistes est basée sur les produits chimiques qu'il fournit[12] en plus d'être essentiel pour l'absorption nutritionnelle bidirectionnelle[13], qui a montré qu'il aidait à défendre les champignons contre les dommages causés par les métaux lourds[14].

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hartig net » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Nicholas P Money, Mushroom, Oxford, Oxford University Press, , p. 71
  2. (en) C Maser, A W Claridge et J M Trappe, Trees, Truffles, and Beasts: How Forests Function, New Brunswick, Rutgers University Press, (lire en ligne Accès limité), 54
  3. Il est parfois noté par erreur que le réseau de Hartig a été nommé d'après son fils Robert Hartig... qui n'avait que 12 ans en 1851 quand ce réseau a été décrit
  4. (en) Edward Hacskaylo, « The Melin school: a personal memoir by Edward Hacskaylo », Mycorrhiza, vol. 27, no 1,‎ (DOI 10.1007/s00572-016-0728-x)
  5. a et b (en) Sapna Chandwani, Saborni Maiti et Natarajan Amaresan, Microbial Symbionts, Academic Press, (DOI 10.1016/B978-0-323-99334-0.00027-X), « Chapter 8 - Fungal mycorrhizae from plants roots: functions and molecular interactions », p. 133-160
  6. (en) Sally E. Smith et David J. Read, Mycorrhizal Symbiosis, vol. IV-V, Academic Press, (DOI 10.1016/B978-012652840-4/50007-3), « Chapter 6: Structure and Development of Ectomycorrhizal roots », p. 163–232
  7. (en) M.J. Carlile et S.C. Watkinson, The Fungi, London, Academic Press Ltd, , p. 329-340
  8. (en) Adeline Becquer et Carmen Guerro-Galan, « Chapter Three: The Ectomychorrhizal contribution to tree nutrition », Advances in Botanical Research, vol. 89,‎ , p. 77–126 (DOI 10.1016/bs.abr.2018.11.003, S2CID 92840690)
  9. (en) Maria del Carmen Guerrero-Galan, Gabriella Houdinet, Amandine Delteil, Kevin Garcia et Sabine Zimmermann, International Conference Saclay Plant Sciences (SPS) 2018, Paris, France, (HAL hal-01843727), « Unravelling nutrient exchange in ectomycorrhizal symbiosis contributing to plant potassium nutrition »
  10. (en) G. Sa, J. Yao, C. Deng, J. Liu, Y. Zhang, Z. Zhu, Y. Zhang, X. Ma, R. Zhao, S. Lin, C. Lu, A. Polle et S. Chen, « Amelioration of nitrate uptake under salt stress by ectomycorrhiza with and without a Hartig net. », New Phytol, vol. 222,‎ , p. 1951-1964 (DOI 10.1111/nph.15740)
  11. (en) R. Roy, A. Reinders, J. M. Ward et T. R. McDonald, « Understanding transport processes in lichen, Azolla-cyanobacteria, ectomycorrhiza, endomycorrhiza, and rhizobia-legume symbiotic interactions. », sur F1000Research, 9, F1000 Faculty Rev-39.,
  12. (en) C. Guerrero‐Galán, A. Delteil, K. Garcia, G. Houdinet, G. Conéjéro, I. Gaillard, H. Sentenac et S.D. Zimmermann, « Plant potassium nutrition in ectomycorrhizal symbiosis: properties and roles of the three fungal TOK potassium channels in Hebeloma cylindrosporum. », Environ Microbiol, vol. 20,‎ , p. 1873-1887 (DOI 10.1111/1462-2920.14122)
  13. (en) G.R. Smith, R.D. Finlay, J. Stenlid, R. Vasaitis et A. Menkis, « Growing evidence for facultative biotrophy in saprotrophic fungi: data from microcosm tests with 201 species of wood‐decay basidiomycetes », New Phytol, vol. 215,‎ , p. 747-755 (DOI 10.1111/nph.14551)
  14. (en) W Shi, Y Zhang, S Chen, A Polle, H Rennenberg et Z‐B. Luo, « Physiological and molecular mechanisms of heavy metal accumulation in nonmycorrhizal versus mycorrhizal plants. », Plant Cell Environ., vol. 42,‎ , p. 1087– 1103 (DOI 10.1111/pce.13471)

Voir aussi

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