Loi de Sutherland

La loi de Sutherland exprime la viscosité d'un gaz en fonction de la température en utilisant un potentiel interatomique particulier introduit par William Sutherland[1], qui souhaitait une expression plus réaliste que celle obtenue à partir du potentiel des sphères élastiques infiniment dures.

Potentiel de Sutherland

Le potentiel utilisé, dit potentiel de Sutherland, prolonge celui des sphères dures par un terme en r γ {\displaystyle r^{-\gamma }} au-delà du rayon r {\displaystyle r} de non-pénétration σ {\displaystyle \sigma } [2] :

E p = { s i r σ ε ( σ r ) γ s i r > σ {\displaystyle E_{\mathrm {p} }=\left\{{\begin{array}{cl}\infty &\mathrm {si} \quad r\leq \sigma \\-\varepsilon \,\left({\dfrac {\sigma }{r}}\right)^{\gamma }&\mathrm {si} \quad r>\sigma \end{array}}\right.}

ε {\displaystyle \varepsilon } est la valeur attractive maximale du potentiel.

La viscosité dynamique obtenue s'écrit :

η = η 0 1 + S T , η 0 = 5 16 ( k B π N A ) 1 2 ( M T ) 1 2 σ 2 , S = f ( γ ) ε k B {\displaystyle \eta ={\frac {\eta _{0}}{1+{\frac {S}{T}}}}\,,\quad \eta _{0}={\frac {5}{16}}\left({\frac {k_{\mathrm {B} }}{\pi N_{\mathrm {A} }}}\right)^{\frac {1}{2}}{\frac {(MT)^{\frac {1}{2}}}{\sigma ^{2}}}\,,\quad S=f(\gamma ){\frac {\varepsilon }{k_{\mathrm {B} }}}}

η 0 {\displaystyle \eta _{0}} est la viscosité obtenue avec un modèle de sphères dures ( M {\displaystyle M} est la masse molaire) et f ( γ ) {\displaystyle f(\gamma )} un coefficient calculable numériquement[2]. Pour γ = 6 {\displaystyle \gamma =6} (valeur typique pour un potentiel physiquement réaliste), f ( γ ) = {\displaystyle f(\gamma )=} 0,1667.

Loi de Sutherland

L'expression précédente est à l'origine de la loi de Sutherland, une formule semi-empirique pour exprimer la viscosité dynamique d'un fluide :

η ( T ) η ( T r e f ) ( T T r e f ) 3 / 2 T r e f + S T + S {\displaystyle \eta (T)\approx \eta (T_{\mathrm {ref} })\,\left({\frac {T}{T_{\mathrm {ref} }}}\right)^{\!3/2}\,{\frac {T_{\mathrm {ref} }+S}{T+S}}}

T r e f {\displaystyle T_{\mathrm {ref} }} est une température de référence, généralement 273,15 K, et S {\displaystyle S} une constante numérique qui dépend du gaz considéré. Cette expression se déduit de la précédente en remplaçant T 1 2 {\displaystyle T^{\frac {1}{2}}} par T 3 2 {\displaystyle T^{\frac {3}{2}}} .

Pour l'air par exemple, on prend S {\displaystyle S} = 110,4 K et η ( T r e f ) {\displaystyle \eta (T_{\mathrm {ref} })} = 1,715 × 10−5 Pa s, ce qui donne une bonne approximation sur une plage de température de l'ordre de 170 à 1 500 K environ.

Références

  1. (en) William Sutherland, « The viscosity of gases and molecular force », The London, Edinburgh, and Dublin Philosophical Magazine and Journal of Science, 5e série, vol. 36,‎ , p. 507-531 (DOI 10.1080/14786449308620508, lire en ligne [PDF])
  2. a et b (en) Joseph Oakland Hirschfelder, Charles Francis Curtiss et Robert Byron Bird, Molecular Theory of Gases and Liquids, John Wiley and Sons, (ISBN 978-0-471-40065-3).

Voir aussi

Articles connexes

  • Potentiel de Lennard-Jones
  • Potentiel de Morse
  • Potentiel de Stillinger-Weber
  • Potentiel de Buckingham
  • Potentiel de Rydberg-Klein-Rees
  • Intégrales de collision

Liens externes

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