Bernard Natan

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Bernard Natan
Bernard Natan en 1932.
Biographie
Naissance

IașiVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
[n 1] (à 56 ans)
AuschwitzVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
AuschwitzVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Tannenzapf
Nationalités
française (-)
roumaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Conflit
Lieux de détention
Auschwitz, camp de DrancyVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Croix de guerre 1914-1918Voir et modifier les données sur Wikidata

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Bernard Natan, né Natan Tannenzapf le à Iași (Roumanie) et mort en 1942 à Auschwitz, est un producteur franco-roumain de films des années 1920 et 1930.

Personnalité pionnière et controversée, Bernard Natan acquiert en 1929 Pathé, qui était l'une des deux plus importantes sociétés de cinéma françaises. Pathé-Natan s'effondre en 1935.

Bernard Natan est attaqué sans répit par la presse française durant les années 1930 sur fond d'antisémitisme.

En fin 1938, Bernard Natan est accusé d'escroquerie et écroué. Il est condamné à de la prison ferme où il se trouvera lors de l'occupation allemande.

Diffamé et persecuté par le régime de vichy qui lui retire sa nationalité française, il est livré aux Nazis puis déporté et meurt en camp d'extermination.

Il a contribué de manière importante à développer et professionaliser l'industrie du cinéma en France entre les deux guerres mondiales.

Biographie

Né le de parents juifs à Iași en Roumanie près de la frontière russo-roumaine, Natan Tanenzaph s'installe en France en 1906.

Il débute dans le cinéma en tant que projectioniste[1].

Il fonde dès 1910 la société cinématographique Ciné-actualités puis Rapid-film, entreprise de tirages de films, qui connaîtra une expansion constante.

Pris dans la campagne menée par le sénateur Beranger contre « le caractère jugé obscène du cinématographe », Bernard Natan et ses deux associés sont, avec quatre-vingts autres hommes du métier, poursuivis en justice. Bernard Natan, alors âgé de 26 ans, est condamné en 1911 à 1 000 francs d'amende et quatre mois de prison [2],[3]. Sa condamnation est due à la production et réalisation d'un film nommé "Chevalier Vaselinus" pour le compte de la societé Grognet & Cie qui l'avait diffusé au travers d'un réseau de salles clandestines et de maisons closes. Grognet & Cie a été condamné en même temps que Bernard Natan[4].

Lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il se présente à la mairie du 10e arrondissement de Paris dès le , et s'engage dans la Légion étrangère comme volontaire étranger, pour la durée de la guerre. Il passe 21 mois au front, est victime d'une attaque au gaz de combat en 1916, cité à l’ordre de la division. Libéré le , il est naturalisé français en 1921, francisant son nom en Bernard Natan[5]. Engagé volontaire en 1914, il reçoit la Croix de guerre, qui lui vaut l'effacement de sa condamnation judiciaire de 1911[6].

Dans les années 1920, Bernard Natan en complément de la gestion de son propre laboratoire Rapid Film de développement de films, travaille aussi pour Paramount Pictures. En 1926, il ajoute deux ateliers à Rapid Films pour le son sur disque. Il produit également les films d'autres studios[7],[8].

Il est par ailleurs actionnaire et administrateur du Moulin Rouge[9][source insuffisante].

En 1927, Natan fonde une nouvelle societé, Les Productions Natan, et est nommé membre du comité exécutif de la fédération des employeurs cinématographiques. En 1926, il ajoute deux ateliers à Rapid Films pour le son sur disque. Il produit également les films d'autres studios[10].

En , il lance la diffusion du premier film français parlant, Les Trois Masques au Marivaux-Pathé, puis le second dessin animé de Mickey (The Opry House), dans la même salle, un mois plus tard[11],[12].

Article détaillé : Pathé#Période Natan.

En , Bernard Natan s'associe avec Paul Thomas et achète la société Pathé, qui est alors la plus grande compagnie de cinéma de France. Il accepte de fusionner son propre studio, Rapid Films (qui valait 25 millions de francs) avec Pathé en échange de 50 millions de francs en actions. Après la fusion, Natan renomme la société « Pathé-Natan »[8],[13],[14].

Pathé subissait déjà une situation financière difficile. La reprise de Bernard Natan coïncide avec la Grande Dépression de 1929 qui atteint tous les secteurs de l'économie[15],[13],[14].

Bernard Natan tente de renflouer les caisses de Pathé et de moderniser les studios et leurs méthodes de travail. Il reprend un autre studio, la Société des cinéromans, d'Arthur Bernède et Gaston Leroux, qui permet à Pathé-Natan d'étendre ses activités à la manufacture électronique et à la projection.

En , Bernard Natan s'associe avec l'Écossais John Logie Baird en fondant la première compagnie de télévision de France, dénommée « Télévision-Baird-Natan »[16]. Le , le théâtre de L'Olympia accueille une démonstration publique de télévision système Baird-Natan. Sur un écran formé de 1 200 ampoules, le fantaisiste Jean Marsac apparaît devant les premiers téléspectateurs français[17]. La démonstration n'aura pas de suites commerciales.

Un an après, avec Fernand Vitus et la société anonyme Radio-Natan-Vitus filiale de Pathé Journal, il prend le contrôle d'une station de radio à Paris, Radio Vitus[n 2], qui deviendra un véritable empire radiophonique[8],[15],[13],[14].

Entre 1930 et 1935, la compagnie Pathé-Natan réalise 100 millions de francs de profits et produit plus de 60 films (autant que les studios américains de l'époque). Bernard Natan relance les films d'actualité Pathé Journal, qui n'ont plus vu le jour depuis 1927.

Dans le but de financer l'expansion de la société, le conseil de direction (qui comprend toujours Charles Pathé) vote en 1930 la vente de 105 millions de francs d'actions. Mais avec la dépression, l'augmentation de capital prévue ne pourra se faire qu'à 50 %. L'une des banques qui avait investi fait faillite et la société Pathé est forcée de continuer à acheter et équiper des salles de cinéma, sans en avoir financièrement les moyens. Elle finit par perdre plus d'argent qu'elle n'en gagne. En 1936 Pathé tombe en banqueroute[8],[15],[13],[14].

Bernard Natan est attaqué sans répit par la presse française, qui critique sa façon de diriger son groupe. Plusieurs de ces attaques sont d'ordre antisémite[5],[18].

La chute de Pathé amène la justice française à l'inculper pour escroquerie. Le 20 décembre 1938 la police vient l’arrêter à son domicile parisien[19]. Il est accusé d'avoir créé des sociétés fictives, et de mauvaise gestion des affaires. De lourdes peines de prison s’abattent sur lui au fil des procès[19],[20]. Le , dans le journal antisémite Le Défi, Jean-Charles Legrand affirme que Bernard Natan a agit avec d'autres administrateurs des affaires Pathé et indique que « de tout temps le cinéma fut le repaire des Juifs, [le cinéma est] devenu une immense entreprise de filouteries, […] car le Juif souille et corrompt tout ce qu'il approche »[21]. Puis, le , le Journal de Confolens (qui deviendra par la suite le Journal du Confolentais au service de l'œuvre de rénovation nationale du Maréchal Pétain) accuse Bernard Natan d'avoir escroqué 700 millions de francs, alors que selon Le Défi il s'agissait de 400 millions, et le qualifie de « juif d'origine incertaine, […] le type de ces indésirables qui pullulent sur sur notre sol et qui font des fortunes rapides aux dépens de l'épargne française »[22].

En 1942, il est déchu de la nationalité française par le Régime de Vichy. Bernard Natan depuis sa cellule à Fresnes écrit au ministre de la justice faisant valoir le fil de sa vie exemplaire au service de la France, lettre restée sans réponse[18]. Il sort de prison en septembre 1942[8],[15],[13],[14] et est envoyé au camp de Drancy[18].

Le gouvernement de collaboration français le livre ensuite en tant que Juif apatride aux forces d'occupation allemandes le . Il est alors déporté au camp d'extermination d'Auschwitz, par le convoi no 37, en date du [18],[n 1]. Son nom est inscrit sur le mémorial de la Shoah, dalle n° 109, colonne n°37, rangée n°1[23].

Controverse

Si les débuts de Bernard Natan dans la production cinématographique sont mal connus, c'est notamment parce qu'ils ont été interrompue par des poursuites à l'origine de la légende du « Bernard Natan pornographe ». Dans un livre publié en 2004, son neveu, l'éditeur et écrivain résistant André Rossel-Kirschen (1926-2007)[24] narre que Bernard Natan, alors âgé de 26 ans, est condamné en 1911 à 1 000 francs d'amende et quatre mois de prison pour « outrages aux bonnes mœurs » pour la production du film intitulé Chevalier Vaselinus[3]. La Croix de guerre, que lui vaut son courage d'engagé volontaire en 1914, lui offre, en 1919, l'effacement de cette condamnation[6],[11].

Couverture du numéro de "Positif" de juin 1964 consacré à l'érotisme au cinéma, où plusieurs articles sont consacrés aux productions pornographiques de Bernard Natan

Par la suite, la presse d'extrême droite lui reproche d'avoir été un pornographe. D'après Joseph W. Slade, la société Rapid Films de Bernard Natan fournissait des films pornographique à la société Grognet & Cie, qui les diffusait au travers d'un réseau de salles clandestines et de maisons closes[25]. Parmi les œuvres citées par Slade figurent Le Ménage moderne de Madame Butterfly, La Maîtresse du Capitaine de Meydeux, Le Fameux Champignon et autres. Slade appuie notamment son article sur les travaux d'Ado Kyrou , journaliste de la revue de référence de 'Institut Lumière, Positif (revue), publiés dans son numéro de juin 1964[26]. L'industrie de la pornographie s'est de tout temps nourrie des technologies les plus récentes et Natan a réussi à passer des productions clandestines aux salles de Pathé. Charles Pathé lui-même était fortement suspecté d'avoir une double activité de production d’œuvres pornographiques s'appuyant sur ses infrastructures de production et de développement[25],[3]. L'historienne Dominique Missika, dans L'Affaire Bernard Natan, ouvrage à décharge rédigé à la demande des petites filles de Bernard Natan et sur la base de leurs archives familiales[27], estime pour sa part que ces arguments sont des calomnies antisémites et qualifie Joseph W. Slade d'« ennemi irréductible » de Bernard Natan, mais sans réfuter le contenu de son article.

Sa participation en tant qu'acteur n'est pas établie. Les films cités sont conservés dans quelques cinémathèques, indique André Rossel-Kirschen, neveu de Bernard Natan, qui ajoute (page 53 de son livre), qu'il a pu lui-même en visionner la plupart à l'Institut Kinsey. Il apparaît ainsi que l'acteur était beaucoup plus jeune, entre 18 et 25 ans, alors que Bernard Natan avait 40 ans en 1926[6].

Filmographie

Producteur

Cinéma

En 2013, un documentaire consacré à Bernard Natan est réalisé par les Irlandais Paul Duane et David Cairns[18],[28] : Natan, l'histoire effacée d'un génie du cinéma.

Bernard Natan, le fantôme de la rue Francoeur, un film de Francis Gendron en collaboration avec Alain Braun (production Label, Evasion en Vidéo, Metaction), 2018, h 23.

Son histoire est également évoquée à travers le personnage d'André Korben dans le film Planetarium, de Rebecca Zlotowski, sorti en 2016 [2].

Notes et références

Notes

  1. a et b Dans le documentaire qui lui est consacré, diffusé sur Arte le 16 août 2016, l'historien et avocat français Serge Klarsfeld évoque une lettre écrite par Natan depuis Auschwitz datée du 28 novembre 1942. Il déduit que sa mort a eu lieu en 1942, sans plus de précision.
  2. Dans le documentaire qui lui est consacré, diffusé sur Arte le 16 août 2016, l'historien et avocat français Serge Klarsfeld évoque une lettre écrite depuis Auschwitz datée du 28 novembre 1942. Il déduit que sa mort a eu lieu en 1942, sans plus de précision.

Références

  1. Lénora Krief, « L’Hollywood de la rue Francoeur 1/2 : Bernard Natan, un bâtisseur du cinéma français » [audio], sur franceculture.fr, Une histoire particulière, (consulté le ).
  2. a et b « Bernard Natan, la réhabilitation d'une légende oubliée du cinéma français », sur LesEchos.fr, (consulté le )
  3. a b et c « Des premières photos aux magnétos : l'incroyable essor de l'image porno », Le Nouvel Obs, (consulté le ).
  4. « Des premières photos aux magnétos : l'incroyable essor de l'image porno », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
  5. a et b Jacques Mandelbaum, « Bernard Natan, le fantôme de la rue Francoeur, l'histoire tragique d'un bouc-émissaire du cinéma français », Le Monde, .
  6. a b et c André Rossel-Kirschen, Pathé-Natan : La véritable histoire, Les Indépendants du Ier siècle, coll. « Pilote 24 », (ISBN 978-2-912347-40-4).
  7. Gilles Willems, « Rapid-Film et ses Branches Production », dans Jacques Kermabon, Pathé, Premier Empire du Cinéma, Paris, Centre Georges-Pompidou, (ISBN 2-85850-793-7).
  8. a b c d et e Gilles Willems, « Les Origines du groupe Pathé-Natan et le modèle américain », Vingtième Siècle, no 46,‎ .
  9. « Société Fermière des Etablissements du Moulin-Rouge », sur Numistoria (consulté le ).
  10. « La dignité retrouvée du cinéaste Bernard Natan », sur nonfiction.fr (consulté le ).
  11. a et b Sabine Delanglade, « Bernard Natan, la réhabilitation d'une légende oubliée du cinéma français », Les Échos, (consulté le )
  12. Greg Philip, « Les trois masques, quand l'écran français apprend à parler. », (consulté le )
  13. a b c d et e (en) Richard Abel, The Red Rooster Scare : Making Cinema American, 1900-1910, Berkeley, University of California Press, , 301 p. (ISBN 0-520-21478-1, lire en ligne)
  14. a b c d et e (en) Richard Abel, French Cinema : The First Wave 1915-1929, Princeton University Press, , 672 p. (ISBN 0-691-00813-2).
  15. a b c et d Gilles Willems, « Les origines de Pathé-Natan », dans Pierre-Jean Benghozi et Christian Delage, Une histoire économique du cinéma français (1895-1995) : Regards croisés franco-américains, Paris, L'Harmattan, coll. « Champs visuels », .
  16. Site leserigraphe.com, page "Histoire de la TV Retour aux sources avec la Télévision mécanique, celle où tu dois pédaler (presque)"], consulté le 18 novembre 2021.
  17. achdr.over-blog.com, page "Suzy Winckler, première présentatrice de la télévision françaises, consulté le 18 novembre 2021.
  18. a b c d et e « Bernard Natan, figure du cinéma d’avant-guerre », sur Centre national du cinéma et de l'image animée, (consulté le ).
  19. a et b Laurent Delmas, « Bernard Natan, le producteur maudit », sur Radio France, France Inter, Delmas fait son cinéma, (consulté le ).
  20. Lénora Krief, « L’Hollywood de la rue Francoeur 2/2 : Bernard Natan, la légende noire » [audio], sur franceculture.fr, Une histoire particulière, (consulté le )
  21. « Le Défi / directeur Jean-Charles Legrand », sur Gallica, (consulté le )
  22. « Journal de Confolens : littéraire, scientifique, industriel, agricole, de modes et d'annonces, paraissant tous les lundis ["puis" revue hebdomadaire politique, administrative, littéraire, agricole, commerciale et d'annonces "puis" journal républicain indépendant de l'arrondissement "puis" journal du Confolentais au service de l'oeuvre de rénovation nationale du Maréchal Pétain] », sur Gallica, (consulté le ).
  23. Google Livre "Le fantôme du cinéma français Gloire et chute de Bernard Natan" de Philippe Durant - 2021.
  24. « Kirschen André », Mémoire et Espoirs de la Résistance.
  25. a et b (en) Joseph W. Slade, « Bernard Natan: France's Legendary Pornographer », Journal of Film and Video, vol. 45, nos 2/3,‎ , p. 72–90 (ISSN 0742-4671, lire en ligne, consulté le ).
  26. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ado_Kyrou, « D'un certain cinéma clandestin », Positif, vol. 61-62-63,‎ , p. 205
  27. Dominique Missika, L'Affaire Bernard Natan, Paris, Denoël, , p. 8.
  28. Julien Gester, « Qui est Bernard Natan ? », Libération, .

Voir aussi

Bibliographie

  • André Rossel-Kirschen, Pathé-Natan : La véritable histoire, Pilote 24, coll. « Les Indépendants du Ier siècle », , 302 p. (ISBN 9782912347404).
  • Philippe Durant, Le fantôme du cinéma français : gloire et chute de Bernard Natan, Paris, la Manufacture de livres, , 208 p. (ISBN 9782358877145).
  • Dominique Missika, L'Affaire Bernard Natan : Les années sombres du cinéma français, Paris, Denoël, , 256 p. (ISBN 9782207178621).

Articles connexes

Émission de Radio

Liens externes

  • « Les indépendants du Ier siècle - Biographie de Bernard NATAN », sur lips.org.

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